Témoins de la fin de guerre dans le Nord-Médoc

 

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Sur les rivages du Médoc, on ne peut plus guère embrasser du regard, aujourd'hui 70 ans après la fin de la guerre, les traces de ce funeste passé. Il en va tout autrement de la mémoire collective : tandis que les plus anciens se souviennent de la guerre et de ses conséquences, les plus jeunes tracent le chemin de leur avenir. Les anciens, qui ont vécu la guerre alors qu'ils étaient enfants, sont aujourd'hui de précieux témoins de l'histoire du Médoc auprès des jeunes, car les documents qui ont été rassemblés sur cette époque sont peu nombreux.

"Plus de 80 personnes sont venues assister à la conférence-débat, « La Pointe du Médoc à la fin de la Deuxième Guerre mondiale », manifestation organisée par les associations Baurein pour la connaissance du Médoc et Médoc actif.

Karin Scherf, qui animait cette conférence, est rédactrice au sein d'une chaîne de télévision allemande. Elle a retrouvé, après la mort de son père, les lettres qu'il avait écrites depuis sa captivité à la Pointe du Médoc. Lettres qui ont servi de base à son intervention.

Près de dix Médocains et Médocaines ayant vécu cette époque sont ensuite venus faire part de quelques-uns de leurs souvenirs. Leur sujet de prédilection, revenu le plus fréquemment, est l'évacuation de la partie Nord Médoc, personnes âgées, femmes et enfants, pour éviter les victimes civiles lors des combats. Cet exode s'est fait à pied, en début septembre 1945, jusqu'à Queyrac qui était en zone libérée." Georges Rigal dans le Sud-Ouest du 12 octobre 2016)

Les témoins de l'époque :

Zeitzeugen Jean-Jacques Corsan Mimi Lanaud Jean-Paul Lescorce Roger Armagnac
Huguette Mothes Raymond Drouet Roger Dillemann Françoise Chaussade Jean-René Lacoste
cliquez sur les photos pour lire leurs interventions...


2018 Maryse Calbet (Gaillan) / Elke Schwichtenberg (Saint-Vivien)
Jacqueline Tabuteau (Bordeaux) / Christian Büttner (Saint-Vivien)

Jean-Jacques Corsan (Soulac)

Cette période-là est une période qui a bouleversé beaucoup de vies. Et en quelques mots, je voudrais dire, à la fois que mon père a fait 5 ans prisonnier en Allemagne à Cologne, et qu’à la suite, en 1945, il a été envoyé au Verdon à la fois pour être gardien – les rôles étaient inversés - , et puis aussi démineur. Et donc il a peut-être croisé le père de Mme Scherf.

Et puis, il y a un point commun - et je voudrais le dire, ça -, entre mon père et son père, c’est qu’ils ne nous ont rien raconté. Ils ont mis le couvercle sur ce moment de guerre, et ils se sont tournés vers l’avenir, en espérant que l’avenir ce soit l’Europe, la paix. Et ce qu’ils ont vécu après, c’était quelque chose d’indispensable, et c’est ce que je ressens, moi, maintenant, dans ma vie publique, de dire qu’il faut absolument faire en sorte que nous vivions en paix.

transcription : Jacqueline Tabuteau
Mimi Landau (Grayan et L'Hôpital

J’ai des souvenirs de la période de 39 à 45, parce que nous étions, enfin à Grayan, nous étions au milieu des Allemands, et parce que c’était une place-forte, et moi j’habitais avec mes parents à côté de la Kommandantur.

C’était que des officiers. On n‘a rien, jamais rien eu à dire, ils ont toujours été très gentils ; bien sûr c’était la période du couvre-feu et tout ça, des contraintes, mais il fallait s’y faire. Et ils nous donnaient souvent à manger parce que c’était primordial.

Mais la période la plus difficile pour moi, ça a été en 42, parce qu’à Grayan ils ont fermé l’école, et il fallait aller ou à Talais, ou à St Vivien, ou à Vensac, et c’était très loin, sans chaussures, sans manteau chaud ni rien, alors je suis partie à St Seurin de Cadourne chez la sœur de mon père, et j’ai passé le reste de la guerre à St Seurin à l’école, et je venais pour les vacances à Grayan. Et avec ma sœur, nous sommes évacuées parce que, à Grayan, les enfants et les personnes âgées ont évacué au début Septembre. Les ponts avaient déjà sauté, puisque de l’autre côté c’était libéré, et on passait sur des planches au Pont du Gua. Et du Pont du Gua, là, on avait des voisins à Queyrac, ils habitaient à Queyrac, et nous, de Queyrac, on est parti à pied à St Seurin de Cadourne, et je suis restée 2 jours sur une chaise, sans pouvoir marcher, tellement on avait fait de chemin, de kilomètres.

Après, je suis revenue en 45 et voilà, voilà mes souvenirs de cette période qui ont été tristes pour moi, parce que je n’avais pas mes parents.

transcription : Jacqueline Tabuteau
Jean-Paul Lescorce (Soulac)

Le 26 juin 1940, les premières troupes allemandes arrivent au Verdon. Ils ont réquisitionné le bac « Le Cordouan ». Le 27, ils sont à Soulac. A l’époque, j’ai 3 ans, j’ai quand même des souvenirs. Mon père me promène dans la rue, tout à coup nous voyons des motos, side-cars… des hommes casqués, fusil en bandoulière : ce sont les premières troupes. Mon père est vert de peur, il me l’a dit plus tard. « Ce jour-là », il a dit, « je m’en souviendrai pour le restant de mes jours. »

Donc ils demandent de la gazoline à mon père pour faire le plein des motos. Mon père, avec sa main, indique la direction, et ensuite le café de mes parents va être réquisitionné comme tous les établissements publics de la côte du Médoc. Donc en tant que témoin, et tout gamin jusqu’à l’âge de 7 ans, j’ai vu les officiers de la Kriegsmarine, la réserve de la Wehrmacht, qui n’avaient rien à voir avec la SS. Evidemment, Soulac n’avait pas de juifs, pas plus au Verdon, donc on était un peu tranquille. Donc, tous les soirs, un soldat allemand avec son accordéon, un musicien, venait pour distraire ces messieurs, et les Soulacais, comme les Nord-Médocains, venaient consommer, continuaient à consommer malgré l’occupation, et faisaient des échanges avec les officiers supérieurs de la Kriegsmarine, ils jouaient aux cartes ensemble, donc, in fine, ils vivaient ensemble, et le 10 février 1944 j’ai vu également, moi, le maréchal Rommel de mon balcon.

Alors je connaissais les autres, mais pas celui-là, parce qu’il était habillé différemment, et il avait une écharpe blanche et il avait une espèce de bout de bois dans la main, et en manipulant mes documents 60 ans après, j’ai reconnu Rommel, et son bout de bois en question : c’était son bâton de maréchal. Donc, en tant que gamin, on est observateur, et j’avais bien vu cette chose.

transcription : Jacqueline Tabuteau
Roger Armagnac (Le Verdon)

Alors il faut vous dire que nous étions 5 enfants - donc c’était, au point de vue nourriture et tout, c’était très limité- et derrière chez moi, il y avait un camp moitié cavalerie et moitié soldats de garde, allemands, et qu’il y avait une cuisine. Et les premiers soldats allemands qui sont arrivés au Verdon, c’étaient des soldats qui avaient déjà un certain âge. Et là, ils nous permettaient de fouiller dans les poubelles si l’on trouvait du pain ou autre, ou ils n ous le donnaient.

Et aussi quand il arrivait des trains chargés de pommes de terre, la nuit, avec mon frère, ma sœur et d’autres Verdonnais, on allait leur voler, c'est-à-dire leur piquer. Voler, c’est un grand mot, et alors… ils le savaient d’ailleurs, ils ne nous disaient rien. On n’en piquait bien sûr pas des tonnes : ce que l’on pouvait attraper par-dessous les wagons qui étaient assez espacés. Et après, quand est arrivé les J3, là ça a été plus dur. Mon père, pour s’empêcher de manger, à mon frère et à moi-même nous avait fait des petits bâtons, avec une pointe au bout : c’était pour ramasser les mégots. Pour pas se baisser, parce que les J3 nous tapaient, autrement. Alors on ramassait les mégots, mon père fumait, et tant qu’il fumait, il mangeait moins. Ce qui permettait à nous, 5 enfants, de manger un peu plus, ce qu’on avait.

Mais j’avoue franchement que j’ai des très bons souvenirs de certains Allemands : il y en avait un dans les marais du Logis. Mon père était requis de force et là, un soldat allemand trayait la vache du capitaine pour avoir du lait, et lui volait du pain et le donnait à mon père. Et nous, la nuit, mon frère et moi-même, on allait le récupérer. Et ce soldat allemand, malheureusement, a été mouchardé par un autre Allemand et il a été déporté sur le front de Russie.

transcription : Jacqueline Tabuteau
Huguette Mothes (Gaillan)

Le jour où les Allemands ont tiré sur Lesparre, j’avais à peu près 14 ans, pour être exacte 13 ½, 14 ans et j’habitais à Gaillan. Ma mère me dit « Tiens, tu vas aller porter ce sac de topinambours » chez des personnes où elle faisait des ménages.

Alors, avec ma petite copine, nous voilà parties à bicyclette et le sac de topinambours sur le porte-bagage.

Voilà, donc bien sûr, on savait pas tout ça, que ça allait tirer comme ça, sinon ma mère, elle nous aurait pas envoyées, bien sûr. Donc nous voilà parties, donc on traverse Lesparre, et là, sur la place Gambetta, face maintenant à l’Espace François Mitterrand, il y a plein de tanks, c’était bondé de tanks, enfin bon voilà. Donc on passe, et les personnes où j’allais étaient situées cours Jean Jaurès, c'est-à-dire vers St Trélody , alors nous voilà parties, on arrive donc chez ces gens-là, ma mère faisait donc des ménages là, c’était un juge.

On arrive chez ces gens-là, on frappe, on attend un petit peu, enfin je sais pas trop… enfin voilà la dame qui se pointe et qui nous fait rentrer, donc, pour recevoir le sac de topinambours. Alors voilà, la dame ouvre, on lui sort notre sac, on reste un petit peu et puis on repart de là, donc on va rentrer, mais notre passe-temps à l’époque, c’était de monter à la tour, mais nous n’ y sommes pas allées, et puis là je me souviens plus trop, ils ont dû bombarder à ce moment-là, je me souviens pas trop, enfin bon, on était donc toujours à cette fameuse place Gambetta où y avait tout ce matériel, là, et il y a un petit soldat qui nous dit : « Vite, vite, les filles, faut partir de là ! » et il nous amène….tout le monde s’en allait sur ( ….???).

Voilà et ça tirait bien sûr sur Lesparre et tout ça. Bon, nous, on n’était pas très impressionnées, on était des enfants, à 14 ans. On est rentrées et ma mère, bien sûr, était aux 400 coups, surtout pensant peut-être qu’on était même sur la route...

Ce jour-là, malheureusement, il y a eu des blessés et des morts. Donc voilà, et le lendemain, le surlendemain, ma mère, elle revient de chez ces gens-là qui lui disent « Ben vous savez, je vous remercie pour les topinambours et puis votre fille nous a sauvé la vie. » Parce qu’ils étaient en train de faire la sieste et sur leur lit est tombé un éclat d’obus.

transcription : Jacqueline Tabuteau
Raymond Drouet (Le Verdon)

J’aurais aimé retrouver le médecin allemand qui m’a soigné , parce qu’à la libération, j’avais rempli une boîte de masque à gaz de poudre, et quand je l’ai allumée, ça a explosé et je me suis brûlé la figure, les mains, et on m’a emmené au… à l’infirmerie allemande, parce que le médecin français n’était pas encore rentré. Et j’aurais voulu retrouver cet Allemand… ben, savoir ce qu’il était devenu. Il s’appelait, je pense, Monsieur Zimmermann.

transcription : Jacqueline Tabuteau
Jean-René Lacoste (Soulac)

Pour l’évacuation, comme mes camarades, je suis parti, l’école a fermé, on est tous partis. J’ai vécu ce que mes camarades, ce que mes amis ont vécu, c'est-à-dire que je suis parti moi aussi rapidement, je suis parti avec ma mère et ma grand-mère ; tous mes arrière-grands-parents et mes parents paternels sont tous restés dans la poche avec mon père.

J’ai été évacué chez des cousins à Cissac, j’étais sur le vélo de mon frère qui tirait la grand-mère qui était dans une remorque derrière.

Je me souviens très bien du feu d’artifice qui avait été tiré pour la visite du Maréchal Rommel, en février 44. Pendant le feu d’artifice, le Maréchal Rommel était au balcon de l’hôtel de la Plage. Je me souviens parce que c’était très, très impressionnant, du bataillon d’Hindous. Il y avait un bataillon d’Hindous et quand on les amenait se baigner, et quand les Hindous allaient se baigner, ils défaisaient leurs turbans, ils avaient des cheveux très longs, c’était très impressionnant.

Il y avait aussi la fanfare qui venait régulièrement devant l’école donner l’aubade, et c’était là aussi une de mes grandes frayeurs : la grosse caisse me faisait extrêmement peur !

Je me souviens aussi du mitraillage de la station électrique par un avion anglais. Il y a encore le dernier bâtiment qui possède son camouflage allemand.

Il n’y a plus eu de problème majeur entre l’occupant et la population; que je sache il n’y a pas eu de victime civile non plus dans la poche, aucune victime civile, absolument aucune. Au niveau de l’alimentation ce que l’on pouvait avoir ; parce qu’à partir du moment où la forteresse a été bouclée, les populations françaises étaient nourries par l’occupant. Le matin, par exemple : une soupe de carottes et des haricots, avec un peu de farine, un demi-litre environ, ça c’était pour la matinée. L’après-midi ou le soir : le pain 350 g, 15 g de beurre et 50 g de viande en conserve. Voilà un petit peu ce qu’était la nourriture à cette époque.

Il m’arrive de temps en temps de penser à ce qui a pu se passer pour la libération de la poche du Médoc, et de réfléchir un petit peu à l’absurdité de cette guerre. Il faut savoir qu’on a été libéré le 22 avril 1945, que Bordeaux était délivré depuis le mois d’août 44, que l’occupant ici n’était plus ravitaillé, et quand on connaît un peu la Pointe du Médoc, on se rend compte effectivement qu’il n’y avait plus grand-chose à manger. Alors, on a quand même, et moi c’est ce qui me navre, que ce soit d’un côté ou de l’autre, on a réussi à faire tuer environ 1200 personnes, des morts absolument inutiles puisque l’armistice allait être signé 15 jours après. Un petit peu de patience et puis on aurait permis à douze cents personnes de continuer à vivre…. Et il y avait des gens très, très chouettes, parmi ceux-là...

transcription : Jacqueline Tabuteau
Roger Dillemann (St Vivien)

L’évacuation, c’était un vendredi, et il pleuvait comme vache qui pisse. Et on a traversé donc, c’était encore des paysans et on a été accueilli à Queyrac par la Croix-Rouge.

Ce qu’il y a, moi je me souviens très bien, j’étais tout jeune, chez mes parents qui habitaient un château à St Vivien, il y avait 50 Allemands qui étaient dans le parc, et les officiers occupaient la face nord, du premier et du rez de chaussée, où il y avait les armes. Et il faut voir que c’était vraiment très, très strict. Un jour, un officier est rentré, il avait bu un peu plus de Médoc que d’habitude, et il avait cassé la cuvette des waters. Et l’officier, le lendemain matin, est venu trouver mon père et il lui a dit : « La cuvette sera réparée dans la journée. » Et l’officier est parti en Russie.

Et je me souviens d’un Allemand, donc j’avais 4 ou 5 ans, et il m’avait pris en affection parce qu’il avait un fils de mon âge, alors il me donnait des bonbons, du chocolat...

Mais par contre, ce dont je me souviens très bien, c’est l’autre période où les Allemands étaient prisonniers, et ceux qui sont restés en France. Et il y en a un une fois, j’étais en train de nettoyer… j’étais pompier volontaire à St Vivien et je nettoyais… j’avais des abeilles dans mon conduit de cheminée. Et avec mon beau-frère, parce que.. pour sortir la combinaison…. il y a une voiture allemande, une Mercédès qui s’arrête, et il demande à ma femme et ma belle-sœur qui étaient en bordure de route où était Monsieur Dillemann. Alors ma femme lui dit : « Le voilà ! ». Je défais ma combinaison… quand il a vu mon visage : « Roger ! » qu’il me dit. Alors là, j’ai été ébloui parce que.. et il avait dit qu’il avait travaillé un an chez mon père, et il faisait le circuit qu’il avait fait, de la Pointe de Grave à Vendays.

transcription : Jacqueline Tabuteau
Françoise Chaussade (Saint Vivien)

Je n’ai pas grand-chose à raconter de très philosophique, mais seulement : j’ai vécu.

Je suis allée en classe au Verdon à 5 ans, et l’école a reçu un jour un obus, sur le préau. Et tous les enfants ont dû se mettre dans la cour, couchés, la tête entre les mains, jusqu’à la fin du bombardement. Ensuite, on a séparé tous les enfants des écoles dans différents points pour qu’ils ne soient plus tous ensemble, et je suis allée à l’école dans l’ancien fournil du boulanger.

Evidemment le souvenir le plus marquant, c’est ce que nous appelons ici l’évacuation. On a demandé à mes parents, et à tous les gens du village, de quitter leur maison pour éviter qu’il n’y ait trop de morts civils. Ma mère est partie à pied du Verdon jusqu’à Queyrac, il a fallu traverser un chenal à Vensac, il n’y avait plus de pont, les gens sont descendus dans le canal, on marchait dans la vase, ils sont remontés de l’autre côté. Chacun avait amené ce qui lui était le plus précieux. Ma mère poussait dans une poussette mon frère et ma sœur plus jeunes, nos voisins avaient amené leurs lapins, d’autres avaient amené 2 poules… Chacun apprécie la nécessité à sa mesure.

Mes parents sont donc partis de Queyrac par le train, le train est venu jusqu’à Queyrac, ils sont allés jusqu’à Bordeaux, ils ont mis toute la nuit. Ils ont pu descendre à Bordeaux que parce que ma tante pouvait les accueillir. Les autres Verdonnais sont allés plus loin, jusqu’à La Réole, et Langon, et St Macaire. Cela a duré jusqu’au mois d’avril 45, date à laquelle on a pu rentrer petit à petit, n’est-ce pas.

Mais jusqu’en 1948, date à laquelle je suis entrée au lycée à Bordeaux, nous avons conservé des rations, des tickets de pain. Nous rentrions au lycée, au mois de septembre, avec nos tickets de pain pour le mois, et nous les changions tous les mois. Et le soir, pendant le repas, les surveillants, au lieu de, je ne sais pas, de regarder si on faisait des sottises ou… demandaient : « Qui a du pain de reste ? » ou « Qui veut du pain ? »

Voilà… quelques souvenirs de cette période.

transcription : Jacqueline Tabuteau