Leçons de ténèbres

À l’occasion du 80e anniversaire de la fin de la Seconde Guerre mondiale, j’ai préparé une exposition avec le soutien de Chris Chiama (de l'Atelier Graphique) pour rappeler le destin de quatre jeunes hommes de Vertheuil durant l’Occupation de la France. Ces quatre hommes — parmi eux mon père — ont combattu dans la Résistance contre l’occupation allemande. Ils ont été arrêtés par les Allemands, déportés dans les camps de concentration de Buchenwald et Dora-Mittelbau (Ellrich), où ils ont été assassinés. Je présente ici cette exposition, qui est visible à la mairie de Vertheuil.
Quatre jeunes Vertheuillais avaient, eux aussi, refusé de se soumettre et avaient décidé de résister : Anselme CHAIN, Hubert JARRIS, André LASSERRE et Marcel TOURNON
Ils s’étaient engagés dans le Réseau Denis Aristide BUCKMASTER qui faisait partie des Forces Françaises Combattantes (Armée Secrète de la Résistance) et servaient en qualité d’agents de parachutage dans le Service Action du Secteur Médoc.
« Les murs sont couverts de roses » : c’était le message diffusé par Radio Londres pour les avertir d’une opération.

Ils ont été victimes de dénonciations dans ce que l’on a appelé « l’affaire GRANDCLEMENT ». Arrêtés en août 1943, ils furent internés au Fort du Hâ, à Bordeaux, puis, en janvier 1944, furent transférés dans les camps de concentration en Allemagne en exécution de la Loi « NUIT ET BROUILLARD » édictée par HITLER pour semer la terreur et soumettre les nations occupées par l’armée NAZIE.
Ce qu’ils ont vécu dans ces camps de concentration et d’extermination, nous le savons maintenant : Ils ont vécu la BARBARIE. Ils sont morts, là bas, avant la libération des camps, André LASSERRE, en novembre 1944, Hubert JARRIS, en décembre 1944, Marcel TOURNON, en Janvier tous les trois à DORA ELLRICH.

Selon les témoignages, Anselme CHAIN, toujours vivant en mars 1945, était très malade et aurait été transféré dans un autre camp par chemin de fer et aurait été victime des bombardements alliés.
Son nom ne figurait pas parmi les survivants, lorsque les FORCES ALLIES, pétrifiées d’horreur, ont trouvé sur leur chemin les CAMPS DE LA MORT.
« A Vertheuil, a écrit Michèle MORLAN TARDAT, dans un article paru à l’occasion d’une commémoration annuelle, le mot DEPORTATION n’est pas vide de sens. Il revêt les visages d’Anselme, Hubert, André et Marcel ».
2025
Remi Jarris (Vertheuil)