Le Médoc: petit bémol

 

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Pour beaucoup d'entre nous vivre - comme des français venant d'autres régions de la France ou migrateurs de pays voisins - le Médoc est l'endroit idéal pour vivre. Climat, paysages naturels et sauvages, mer, art de vivre, vin et produis du terroir, etc… le Médoc offre d’infinies ressources. Mais comme partout sur notre planète, cette situation peut évoluer. Il n’y a pas si longtemps - quelques années - la construction d'une usine de stockage de méthane était pratiquement imposée au Verdon, un projet présentant un risque de sécurité qui a été classé Seveso II (conformément à une directive européenne). La puissance de l'association Estuaire pour tous - formée de très nombreux habitants des deux rives de l'estuaire de la Gironde a anéanti ce projet, cette menace. Plusieurs manifestations en 2009 ont clairement montrés l’importance de la nature sauvage de cette région et la nécessité de sa protection pour tous les résidents du Médoc.

centrale nucléaire Blaye Mais, il y a toutefois déjà une menace qui existe depuis 1981 : la centrale nucléaire de Blaye avec tous les risques connus. Cette centrale nucléaire a maintenant 35 ans. (N’oublions pas qu’il y a eu des incidents nucléaires dans le passé comme la catastrophe de Tchernobyl du 26 avril 1986). Le 15 décembre 1999 à Bordeaux, une petite dizaine de personnes crée Tchernoblaye, association « de fait » sans dépôt de statuts en préfecture. L'association est aussi appelée Collectif girondin pour la sortir du nucléaire. Le nom Tchernoblaye est un jeu de mot associant la catastrophe de Tchernobyl et la ville de Blaye, proche de la centrale nucléaire (voir http://tchernoblaye.free.fr). Que la centrale nucléaire se trouve du côté charentais de la Gironde, site relativement éloigné de l'attraction touristique de l'Océan, ne rend pas le risque moins élevé. Est-ce qu’une catastrophe comme celle qui a secoué la population de Fukushima est inenvisageable en Médoc ?

centrale nucléaire Blaye L'autre jour, nous avons lu un article dans le « Journal du Médoc » concernant la menace d'une catastrophe éventuelle : il parait que le plan d'urgence ne s’étendrait pas au-delà d'un rayon de 10 km. Pourquoi pas 80 km comme cela a été réclamé au cours de plusieurs débats sur le sujet ? 10 km est à peu près la distance entre Blaye et Pauillac (sur l'autre côté de la Gironde). Pas besoin de s'inquiéter ? Après tout, il semble exister une proposition dont on parle au sein de l'UE qui demanderait un rayon de 80 km, peut-être pourrait-on discuter localement un compromis de 30/40 km... Mais pour le moment, il est prévu de distribuer des comprimés d'iode dans une limite de 10 km en cas d’incident nucléaire. Est-ce le prix à payer pour vivre dans cette magnifique région du Médoc ?

Nous avons lu également dans « Der Spiegel » (50/2015) que les Verts au « Bundestag » ont exigé du gouvernement à Paris de mettre en œuvre un arrêt immédiat de toutes les opérations à la centrale nucléaire de Fessenheim ( dont le réacteur nucléaire est comparable à celui de Blaye). Mais, Blaye n'est malheureusement pas directement à côté de la frontière Allemagne/France !

Christian Büttner/Elke Schwichtenberg (Saint Vivien), traduction : Dominique Rouyer 2018